Les compétences qui comptent vraiment sur le marché du travail suisse actuel

Effectivement : suivre le marché de l’emploi d’aujourd’hui peut donner l’impression de poursuivre une cible mouvante. Un instant, il s’agit de maîtriser l’intelligence artificielle. L’instant d’après, tout le monde parle de compétences non techniques. Alors, de quoi les employeurs suisses se préoccupent-ils vraiment d’ici 2025 ? Quels sont les points sur lesquels vous devez vous concentrer pour vous démarquer si vous cherchez un emploi (ou si vous gardez simplement l’œil ouvert) ?

Nous avons demandé à nos recruteurs experts en Suisse ce qui fait vraiment briller les candidats actuellement. Leurs réponses ? Plus de substance.

Voici ce qu’ils nous ont dit et ce que vous pouvez en tirer.

1. Adaptabilité : un impératif !

Selon le rapport 2025 sur l’avenir de l’emploi du World Economic Forum, près de 40 % des compétences de la main-d’œuvre mondiale devront être mises à jour ou remplacées d’ici 2030. Quelles sont les cinq principales compétences nécessaires à cette transition ? La résilience, la flexibilité et l’agilité, ou plus simplement, l’adaptabilité.

    Nos recruteurs à travers la Suisse confirment ce constat.

    « Le monde du travail évolue rapidement », déclare Lise Navoni. « Les candidats capables de rester agiles et d’apprendre en permanence ont un réel avantage ».

    Il ne s’agit pas seulement de savoir changer d’emploi, mais aussi de savoir gérer le changement dans votre emploi actuel. Lorsque votre entreprise introduit un nouveau système ou qu’une réorganisation a lieu, vous adaptez-vous rapidement ? Prenez-vous des initiatives ? C’est ce que recherchent les employeurs.

    2. Curiosité : la force silencieuse

    Les outils que vous utilisez aujourd’hui pourraient bien changer d’ici cinq ans. Les employeurs ne se contentent donc pas de rechercher vos compétences actuelles, ils s’intéressent à la rapidité avec laquelle vous pouvez apprendre.

    La curiosité est un atout majeur.

    « Pour moi, la compétence la plus importante est la curiosité, qui est étroitement liée à la prise d’initiative », déclare Thomas Delouere. « Il s’agit d’apprendre en permanence, même après avoir décroché un emploi, et d’explorer les raisons pour lesquelles les choses fonctionnent comme elles le font. C’est ce qui aide les gens à devenir des experts dans leur domaine ».

    Pensez à cela : les personnes curieuses n’attendent pas qu’on leur dise ce qu’elles doivent faire. Elles effectuent des recherches, posent des questions, suivent des cours ou testent elles-mêmes de nouvelles approches. Cela montre que vous n’êtes pas passif.

    Les candidats les plus performants sont ceux qui restent sur leur faim. Ils posent des questions intelligentes lors des entretiens. Ils cherchent à obtenir un retour d’information. Ils s’intéressent aux changements dans leur secteur d’activité, même lorsqu’ils sont au chômage.

    3. La communication : toujours sous-estimée, mais jamais aussi essentielle

    Malgré tout le battage médiatique autour des compétences technologiques, la communication devient encore plus cruciale. Selon le World Economic Forum, le leadership et l’influence sociale figurent parmi les compétences clés de l’avenir, aux côtés de la maîtrise des technologies et de la compréhension de l’intelligence artificielle. Pourquoi ? Parce que, même dans les fonctions les plus techniques, la capacité à expliquer clairement ses idées, à collaborer entre les cultures et à fournir un retour d’information constructif fait toute la différence.

    Jovan Kostic, qui recrute dans de nombreux secteurs économiques suisses, le dit sans détour : « Les employeurs veulent des personnes qui assument leurs responsabilités et communiquent clairement. Ce n’est pas négociable, en particulier dans les situations de travail à distance ou hybrides ».

    En Suisse, où la précision et le professionnalisme font partie intégrante de la culture du travail, une communication claire n’est pas seulement agréable, elle est attendue.

    4. Engagement : particulièrement important en Suisse

    La Suisse est connue pour sa capacité à penser à long terme. Que vous postuliez auprès d’une petite entreprise locale ou d’une multinationale, les entreprises sont souvent à la recherche de signes indiquant que vous n’êtes pas là pour faire un tour rapide.

    « L’engagement signifie prendre des responsabilités, être fiable et montrer que vous n’avez pas peur de vous engager sur le long terme », explique Lukas Steiner.

    Cela se manifeste également au cours de la recherche d’emploi elle-même. Montrez-vous un réel intérêt pour le poste ou postulez-vous aveuglément à tout ce qui apparaît sur LinkedIn ? Faites-vous un suivi après les entretiens ? Posez-vous des questions réfléchies ?

    Ces petites choses font souvent la différence entre une candidature générique et une candidature qui retient l’attention.

    5. Agilité, persévérance, passion : les facteurs x

    Oui, les compétences techniques ont encore de l’importance. En fait, les experts prévoient que les compétences en matière d’IA et de big data figureront parmi les trois domaines de compétences qui connaîtront la plus forte croissance d’ici à 2030. Mais les rapports mettent également en garde contre une confiance excessive dans les outils d’aujourd’hui, car ce qui est tendance aujourd’hui pourrait ne plus l’être demain.

    Il faut savoir que toutes les compétences ne sont pas quantifiables, ce qui ne les rend pas moins importantes.

    • L’agilité signifie être capable de jongler avec différentes priorités, en particulier lorsque les choses deviennent désordonnées (ce qui est souvent le cas).
    • La persévérance consiste à relever les défis, en particulier lorsque les solutions ne sont pas immédiates.
    • La passion peut sembler vague, mais lorsque quelqu’un s’intéresse vraiment à son domaine, cela se voit et c’est contagieux.

    Comme le dit Noemi Käslin : « La passion pour ce que vous faites fait vraiment la différence. On peut la ressentir dans la façon dont quelqu’un parle de son travail, et c’est quelque chose que les employeurs perçoivent rapidement. »

    Nuances sectorielles : il n’y a pas de taille unique

    Bien que les compétences susmentionnées soient appréciées de manière générale, les différents secteurs en Suisse accordent des priorités différentes. Voici quelques exemples fournis par nos consultants :

    • Dans le domaine des Lifesciences, Yuliya Feliziani affirme qu’il s’agit avant tout d’une « solide formation scientifique associée à des compétences en communication ». Vous pouvez être très doué pour les données, mais si vous ne pouvez pas les expliquer à des non-spécialistes, vous aurez du mal à vous développer.
    • Dans le domaine de l’IT & Digital, Olivier Ouhioun souligne que « la résolution de problèmes est essentielle. Il ne s’agit pas seulement de connaître le code, mais d’être capable de penser comme un ingénieur, de diagnostiquer les problèmes et de trouver des solutions intelligentes.
    • Raoul Brugger souligne la différence entre les start-ups et les entreprises : « Les startups ont besoin de personnes dotées d’un esprit d’entreprise et d’indépendance. Dans les grandes entreprises, la capacité d’adaptation dans le cadre de processus structurés est plus importante.

    Oui, les compétences non techniques sont importantes, mais le contexte l’est tout autant. Assurez-vous de bien comprendre le type d’environnement dans lequel vous vous engagez et adaptez votre candidature en conséquence.

    Comment utiliser ces connaisances dans votre recherche d’emploi

    Voici quelques moyens pratiques pour mettre vos compétences en avant :

    • Dans votre CV, incluez 1 ou 2 points sous chaque emploi qui montrent la capacité d’adaptation, la curiosité ou l’appropriation – pas seulement des tâches.
    • Lors des entretiens, utilisez des exemples concrets. Ne dites pas : « Je suis un bon communicateur ». Dites plutôt : « Lorsque notre équipe a dû faire face à un changement soudain de délai, j’ai coordonné un nouveau plan avec les parties prenantes de trois départements ».
    • Lorsque vous travaillez avec un recruteur ou que vous postulez par l’intermédiaire d’une agence, soyez réactif et expliquez clairement ce que vous recherchez. Cela les aidera à vous aider.

    Une dernière réflexion :

    Les compétences telles que l’adaptabilité, la curiosité et la communication ne sont pas seulement tendance, elles sont fondamentales. C’est particulièrement vrai dans un pays comme la Suisse, où la qualité, la responsabilité et la précision sont profondément ancrées dans la culture du travail.

    La prochaine fois que vous mettrez à jour votre CV ou que vous vous préparerez à un entretien, prenez un peu de recul. Demandez-vous si vous montrez que vous pouvez évoluer avec le poste. Suis-je capable de gérer le changement ? M’engager avec les autres de manière claire et respectueuse ?

    C’est ce qui vous permettra de vous démarquer, non seulement en 2025, mais aussi au-delà.